Pour rappel, en septembre 2021 Andrew Graham était invité par L’Art Rue à donner des ateliers de danse pour un groupe mixte d’enfants et d’adolescents. Cette rencontre a révélé l’impraticabilité de la ville. Pour permettre aux personnes en fauteuil roulant de monter sur scène, les autres enfants, les mamans, les adolescents s’y mettaient à plusieurs. Comment les corps se mobilisent pour rendre accessible un espace impraticable et comment cet obstacle permet aux individus de se rassembler, de s’entraider et d’être imaginatif dans leurs manières d’être ensemble ?

Lors du festival Dream City 2022, une première étape de travail, LIGNES, est donnée à découvrir. 

L’expérience se poursuit en 2023 avec des collaborations diverses dont une avec le musicien Benjemy.

En février, l’étape de résidence d’Andrew Graham s’attache à travailler les temps solos de la création sous forme de "poèmes chorégraphiques". Les compositions de groupe et les fulgurances des solos se déploient et nous interrogent sur comment le groupe soutient et encourage le solo.

Chacun créée une sorte de haïku, court poème japonais, dont l’ensemble sert dans la création finale à raconter la danse comme le font les audiodescriptions. Cette étape de travail est développée en collaboration avec Mylène Tournier, poète et écrivaine. 

Quatre langues sont utilisées dans la création : l’écriture, la langue des signes tunisienne, la danse et le chant. Et, entre ces langues, il ne s’agit pas de traduire mais de composer avec chacune et de les faire s'entrecroiser en prenant le fil conducteur de la hadhra (transe). La création s’inspire des langues pour créer du mouvement (exemple avec la langue des signes).

La résidence continue durant tout 2023 pour donner naissance à une création chorégraphique à découvrir lors du festival Dream City 2023.