« El Msabb » d'Atef Maatallah
Atef Maatallah avec Sabrina Issa, Aziz Ghariani et Arwa Laabidi
L'Art Rue
Ce projet est soutenu par Tfanen - Tunisie Créative, un projet d’appui au renforcement du secteur culturel, financé par l’Union européenne dans le cadre du Programme d’Appui au Secteur de la Culture en Tunisie (PACT) du Ministère des affaires culturelles de Tunisie. Le projet est une collaboration du réseau EUNIC (Instituts Culturels Nationaux de l’Union Européenne), mis en œuvre par le British Council.
El Msabb est une résidence artistique de plus d’un an de l’artiste tunisien Atef Maatallah avec Sabrina Issa, Aziz Ghariani et Arwa Laabidi.
« Nous traversons les dédales puis la vision est là : trois plans successifs, les couches de détritus, les deux murs et le ciel. Tout est gigantesque.
Le surgissement du gigantisme après les petites ruelles étroites est saisissant.
Nous allons nous immiscer dans cette suspension et en fabriquer une nouvelle. Nous gardons le saisissement de l’arrivée. Au sein de cet arrêt, nous imaginons une forme d’harmonie allant de la terre vers le ciel, une brèche pour les yeux. Il ne s’agira pas d’oublier les ordures, elles disparaîtront du sol mais leur souvenir sera gravé et consigné, l’image peinte de quelques-unes d’entre elles flottera sur les hauts murs qui dominent la place.
Le lieu que nous rêvons est un lieu à la croisée de la mémoire et de la fiction.
L’espace public regorge de noms invitant à la douce réminiscence, Jardins de Carthage, Riadh Al Andalus, le Kram, El Menzah, Mourouj, Beb Bhar... Tels des reliques refermant à la fois ce qu’a pu être le lieu à un moment donné de son histoire et ce qu’il n’est plus, ces noms nous inspirent celui de notre espace, msabb.
Tout comme le poète de la Jahiliya, qui s’arrête sur les vestiges, constatant le départ de sa bien-aimée et décrivant ses traces, nous nous arrêtons pour dire ce que cet endroit de la rue El Kacheckh a été. Nous rappelons son passé mais nous posons nos mains sur son présent. Nos mains de peintre, d’artiste botaniste et d’architecte.
Ensemble, nous rêvons une hétérotopie organique et minérale, un nouvel éden coincé entre le béton et la végétation. »
LES BÂTISSEURS DE ATEF MAATALLAH OU LES CLOISONS DÉFAITES, Hypothèses.org, Mohamed Ali Berhouma, 2022
Informations pratiques
De mars 2018 à avril 2019 à L’Art Rue
Durée
13 mois