« 0904 » de Malek Gnaoui
Remerciement à tous les ex-prisonniers de la prison du 9 avril qui ont participé au projet.
L'Art Rue
Ce projet est soutenu par Tfanen - Tunisie Créative, un projet d’appui au renforcement du secteur culturel, financé par l’Union européenne dans le cadre du Programme d’Appui au Secteur de la Culture en Tunisie (PACT) du Ministère des affaires culturelles de Tunisie. Le projet est une collaboration du réseau EUNIC (Instituts Culturels Nationaux de l’Union Européenne), mis en œuvre par le British Council.
0904 est une résidence artistique de plus d’un an de l’artiste tunisien Malek Gnaoui.
« En invoquant la mémoire des ex-prisonniers de la prison du 09 Avril à Tunis, l’artiste se rapproche du territoire et de la cohabitation, nous mettant face à la notion complexe de l’emprisonnement.
En tentant de créer une archive mémorielle sous forme de carnets, Malek Gnaoui questionne ce qui reste du trauma par le biais de protagonistes aux différents vécus, aux différents motifs de détentions. Il tisse un fil d’Ariane des souvenirs enfouis pour les transposer dans un langage artistique.
Des lettres, des photos, une bobine de laine, des variations d’humeur notées sur des morceaux de papier, la mère omniprésente et les changements climatiques. Les causalités et les motifs de détention s’estompent au fil du temps pour ne garder que le substrat de la mémoire.
L’enfermement est–il physique ou mental ? Est-ce l’isolement sociétal qui provoque psychiquement l’enfermement ? Est-ce à partir de ce moment-là que les prisonniers vont s’ouvrir à l’autre, aux regrets, aux remords ?
Indéniablement, les stigmates provoqués par la prison peuvent avoir un effet de contagion sur la proximité entre les détenus et même sur les bâtiments pénitenciers.
« Un périmètre sensible » qui n’est que les espaces des relations spécifiques qui se tissent entre eux-mêmes, les intervenants et la prison… En se basant sur ce questionnement simple : « Comment vit-on sa prison ? », Malek Gnaoui tente d’extraire les différents outils de survie des ex-prisonniers en mettant en évidence des disciplines acquises pour apprivoiser l’enfermement et « tromper l’hiver ». Ces carnets d’archives mémorielles nous révèlent un hors champs carcéral ; un analogon entre la sublimation du trauma et l’expression artistique. » Amal Ben Attia
Exposition : « 0904 » De Malek Gnaoui, Sur La Pente Des Archives Carcérales, Nawaat.org, Adnen Jdey, 2019.
Informations pratiques
De mars 2018 à avril 2019 à L’Art Rue
Durée
13 mois