Au nord du Liban, dans le camp de réfugiés de Nahr el Bared, une histoire enfouie refait surface. Là, où des familles palestiniennes fuyant la Nakba en 1948 ont trouvé refuge, une guerre éclate en 2007. Le camp est détruit. Sous ses ruines, surgissent les vestiges d’Orthosia, une cité romaine disparue depuis le tsunami de 551. Quinze siècles de silence, soudain rompus. 

Mais comment fouiller sans déplacer à nouveau ceux qui vivent là ? Comment faire parler une ruine sans effacer des vies ? 

Dans cette performance-palimpseste, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige mêlent vidéo, récit et présence pour interroger ce que recèle le sol — les strates de l’histoire, les absences, les cités invisibles. Entre construction et effondrement, archives et imaginaires, ils ouvrent un espace sensible où le passé s’éclaire à la lumière des conflits d’aujourd’hui. 

Une œuvre vertigineuse, pleine de (dis)continuités, où l’art devient fouille, et la scène, un territoire de mémoire et de résistance.